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16 décembre 2024

Financement du transport collectif – L’Ordre des urbanistes et ses partenaires accueillent positivement la contribution du gouvernement mais appellent à renouer avec la croissance des services.

Financement du transport collectif et nouveau plan d’action en mobilité durable : développer les services à la hauteur des besoins.

 

Montréal, le 16 décembre 2024 – Alors que le gouvernement du Québec travaille à l’élaboration d’un second plan d’action de sa Politique de mobilité durable 2030 (PMD), l’Alliance TRANSIT, de concert avec l’Institut du développement urbain (IDU), l’Ordre des urbanistes du Québec (OUQ) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), accueillent positivement la contribution de 879,6 M$ du gouvernement du Québec pour financer le transport collectif jusqu’en 2029, dont les détails ont été révélés la semaine dernière. Cependant, ces organisations appellent à ce que le nouveau plan d’action de la PMD renoue avec la croissance des services. En incluant une cible chiffrée de développement pour l’ensemble du territoire québécois, on favorise la prévisibilité nécessaire au développement immobilier.

Le résultat des audits de la ministre Guilbault et la prévisibilité financière garantie pour la contribution pluriannuelle confirmée dans la mise à jour économique constituent des étapes importantes. L’offre de service devrait donc être maintenue pour les prochaines années, mais son évolution à moyen terme dépend toutefois d’une réelle révision du modèle de financement. La consécration du statu quo aurait des conséquences négatives non seulement pour la mobilité mais aussi pour l’économie, en ralentissant notamment le développement immobilier.

Une prévisibilité nécessaire

Le développement de l’offre de transport collectif est intrinsèquement lié à l’amélioration de l’habitation, tel que démontré par l’ACTU dans son rapport publié en octobre 2023. Une infrastructure structurante de transport collectif permet de multiplier de plusieurs fois le nombre d’unités d’habitation pouvant être construites dans un secteur donné, tout en réduisant la congestion. À l’inverse, les tergiversations autour des projets de mobilité nuisent énormément au développement immobilier, comme on l’a vu récemment à Québec. Or, c’est plus de de 4800 logements qui sont  prêts à être bâtis le long du projet de tramway.

« Offrir des services de transports collectifs structurants et fréquents nous permet de construire des quartiers plus denses et plus complets, avec usage mixte qui inclut des services de proximité et institutionnels. Le développement de transports collectifs nous permet d’offrir nettement plus d’unités. C’est essentiel pour sortir de la crise de l’habitation. Nous avons besoin de prévisibilité », affirme Isabelle Melançon, présidente-directrice générale de l’Institut du développement urbain du Québec (IDU Québec).

« Pour une planification du développement urbain réussie, qui permet de concilier la croissance de l’offre résidentielle et le respect de l’environnement tout en limitant la congestion, il faut s’appuyer sur un développement continu et rationnel des transports collectifs. C’est ce que le gouvernement énonce clairement dans ses nouvelles orientations gouvernementales en aménagement du territoire », rappelle Nathalie Prud’homme, présidente de l’Ordre des urbanistes du Québec.

 

Un indicateur incontournable pour toute politique gouvernementale en mobilité durable

Qu’il s’agisse de la Politique québécoise du transport collectif (PQTC, 2006 à 2012), ou du premier Plan d’action de la Politique de mobilité durable (2018 à 2023), le Québec s’appuie depuis 17 ans sur la cible de croissance de l’offre de transport collectif comme indicateur incontournable (voir l’annexe pour les détails).

« Il convient de saluer certains efforts tangibles, comme l’adoption du projet de loi 61 qui va permettre la création de Mobilité Infra Québec, mais il faut maintenant se fixer un objectif précis de croissance de l’offre de transport collectif. Le prochain plan d’action de la politique de mobilité durable est l’occasion à ne pas manquer d’investir dans des services fréquents permettant des quartiers qui ne dépendent pas de l’automobile », déclare Christian Savard, porte-parole de l’Alliance TRANSIT et directeur général de Vivre en Ville.

« L’étude que nous venons tout juste de dévoiler à la FCCQ met en lumière tous les besoins colossaux en maintien des actifs chez les organismes de transport collectif, auxquels l’État doit en faire davantage si l’on veut maintenir une qualité de service attrayante aux usagers. Il y a aussi des besoins de développement pour la mobilité durable, étant donné l’évolution démographique. Si l’on prend trop de retard pour accroître l’offre et répondre à la demande, tôt ou tard, nous pénaliserons la fluidité des déplacements des personnes et des marchandises », a conclu Philippe Noël, vice-président, Affaires publiques et économiques, à la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

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